Interview du 21 novembre 2011
Propos recueillis par Maryline Richer
Un nouveau comédien à découvrir : Adrien
Saint-Jorre. Retenez bien son nom. Voilà
dix ans qu'il enchaîne castings et petits rôles au Cinéma, au théâtre et à
la télévision.
Les
inconditionnels du feuilleton "Plus
belle la vie" se souviennent certainement de son passage au
Mistral sous les traits d'un jeune gitan, Johnny Flores.
C'est
dans un tout autre registre qu'Adrien Saint-Jorre est de retour sur France 3. "Saïgon,
l'été de nos vingt ans" raconte une histoire d'amitié sur fond de guerre...
Dans ce téléfilm superbement réalisé par Philippe Venault, aux côtés de
Théo Frilet
et Clovis Fouin, Adrien Saint-Jorre incarne brillamment le personnage de Pédro,
certainement l'un des rôles les plus difficiles... C'est aussi et
surtout son premier grand rôle... Et il est venu nous en parler...
Comment es-tu arrivé sur cette aventure ?
- Quelques temps après les premiers essais, la directrice de casting m'a rappelé pour un deuxième
rendez vous, cette fois avec Philippe Venault, le réalisateur. Ce dernier m'a auditionné pour
deux rôles, celui de Pedro et celui de Gérard. Au vu des essais, il hésitait
un peu, ne sachant lequel des deux rôles me donner. Les deux personnages
m'intéressaient car ils ont chacun une histoire à défendre mais j'avais tout
de même une petite préférence pour Pedro dont je me sens plus proche.
Qu'est-ce qui te plaisait le plus dans ce
personnage ?
- Sa morale, son courage... Déjà au début de
l'histoire, suite à l'accident, il est le seul à réagir
et même prêt à se dénoncer. En fait, Pedro part à la guerre pour fuir ce drame qui le hante.
C'est un garçon simple, sans prétention, le moins aisé de la bande, celui que l'on traîne
et qui n'a pas d'argent... L'intérêt de cette histoire est justement de montrer
l'amitié entre les personnages malgré leurs différences
de classes sociales.
Comment as-tu préparé le rôle ?
- Avec Philippe Venault, nous avons beaucoup parlé avant le
tournage. C'est un réalisateur très ouvert aux propositions. Il accorde une
grande confiance aux comédiens. L'atmosphère du film ne
m'était pas totalement inconnue. Il y a quelques années, j'avais
tourné dans "L'Ennemi intime" dont l'action se situait au cours de la guerre
d'Algérie. Pour ce film, j'avais déjà eu l'occasion de
rencontrer, à plusieurs reprises, d'anciens combattants. Ces hommes-là sont
souvent
brisés, certains plus expressifs mais tous marqués à tout jamais par ce
qu'ils ont vécu. Le mot qui revient le plus souvent dans leur langage est la
"peur". Ces rencontres m'ont permis de mieux comprendre les choses
et je tenais à respecter et surtout à ne pas trahir la mémoire de ces gens.
Dans "Saïgon", quelles scènes ont été les plus difficiles à jouer ?
- La scène qui m'a beaucoup
marqué est celle ou Pédro exécute un prisonnier sur le
petit ponton en bois... Quand je
joue, je m'implique vraiment dans le personnage. Le jour où nous avons
tourné cette scène, j'étais
vraiment bouleversé et j'ai mis du temps à m'en remettre. Et puis, il y a
cette scène où je pleure, vers la fin du film... C'est certainement celle dont
nous avons le plus parlé avec Philippe Venault afin de savoir comment
l'aborder. Dans ce genre de scène, si on en fait trop, on a vite fait de se
ridiculiser. Je devais susciter de l'émotion sans pour autant tomber dans
l'excès.
Qu'as-tu ressenti en voyant le film ?
- Je suis plutôt fier d'avoir participé à une telle
aventure. Un téléfilm est souvent considéré comme la division 2 du Cinéma.
En voyant le film, je trouve qu'il n'a rien à envier au 7ème art.
Aujourd'hui, la télé propose de beaux projets et c'est
motivant pour un acteur.
Qu'est-ce qui t'a donné envie de jouer la comédie ?
- J'ai été attiré par la comédie, très jeune, à 14
ans. J'étais au lycée à Saint-Denis et j'ai choisi l'option art dramatique
en section littéraire. J'ai joué au Théâtre Gérard Philippe et j'ai eu la chance de
croiser de
grands metteurs en scène. Ensuite, j'ai fait le Conservatoire du 11ème puis
j'ai rencontré un agent qui m'a envoyé sur des castings.
Lorsque tu as décidé de devenir comédien, comment
tes parents ont-ils réagi ?
- Ils ne sont pas du tout dans ce métier, mon père
est électricien et ma mère infirmière. Au début, ils s'inquiétaient car ils
ne voyaient pas la comédie comme un vrai métier, mais j'ai commencé à travailler
assez vite. Ce qui les a petit à petit rassurés... Depuis 2001, j'ai enchaîné une
soixantaine de rôles.
Tu as même fait un passage remarqué dans "Plus
belle la vie"...
- Effectivement, en 2009, j'ai joué dans une
vingtaine d'épisodes. J'aime aussi ce métier pour sa diversité. "Plus belle la vie"
reste un bon souvenir avec de bonnes équipes. Je jouais un
gitan et c'est moi qui ai proposé de prendre l'accent de Marseille. Cet
accent marseillais qui, je trouve, manque à cette série... J'aime bien
proposer des choses et composer des personnages.
Depuis dix ans que tu fais ce métier, quel est ton
plus beau souvenir ?
- "Saïgon, l'été de nos vingt ans"...
évidemment !
C'est mon premier rôle important... Et un super tournage dont je suis revenu
avec plein d'images dans la tête !
Un superbe téléfilm que les téléspectateurs
pourront découvrir sur France 3 le 17 décembre...
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 21
novembre
2011 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)

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