Interview du 1er décembre 2004
Propos recueillis par Maryline Richer
On se souvient de l'ex-fiancé de Michèle Laroque dans "Mon Voisin du dessus", du
confident de Nathalie Baye dans "L'Enfant des lumières", de ce poilu
de la première guerre mondiale dans "La Tranchée des espoirs" et de tant d'autres
rôles. Si Jean-Yves Berteloot est devenu un habitué du petit écran, n'oublions
pas qu'il a débuté au Cinéma et que pour son rôle dans "Baptême"
en 1990, il a
été nominé aux Césars !
L'acteur vient d'enchaîner plusieurs téléfilms dans des rôles les plus divers...
L'occasion de présenter Jacky Vassens, un coureur cycliste déchu... Un rôle évolutif aux multiples
facettes ! L'acteur semble avoir pris beaucoup de plaisir à tourner "La Ronde des flandres".
Qu'est ce qui vous a plu dans "La Ronde des Flandres" ?
- J'ai aimé l'évolution de ce personnage détruit qui, petit à petit, essaie de se reconstruire.
Ce qui est intéressant, c'est de pouvoir montrer les dangers du dopage sans en
faire le sujet principal du film. Il y plein d'autres thèmes qui font l'intérêt
de l'histoire : le retour aux sources, la notion d'effort, la tricherie, l'honnêteté avec
soi-même... Je trouve le dénouement très
crédible, avec une victoire assez évidente, qui rapproche le père et le fils
tout en montrant qu'on ne peut pas pour autant effacer les erreurs du passé.
D'autre part, le réalisateur originaire de Belgique, connaît bien la région et a su montrer
avec une grande justesse les paysages du Nord, les cafés de villages, l'ambiance
de fête qui règne dans cette région...
Un aspect intéressant du film est aussi de rappeler le côté éphémère du
succès...
- Oui. Jacky a gagné la route des Flandres quand il était jeune. Il n'est pas
devenu pour autant un champion. Dans tous les domaines, que ce soit le sport, la
comédie, la musique... On ne fait pas une carrière en 3 mois ! Rien n'est
acquis...
En tant que personnage central du film, est-ce qu'on vous a laissé une
certaine liberté de jeu ?
- Oui ! Au départ, j'avais un peu
peur que mon personnage soit porteur d'un destin accablant. J'ai essayé de lui
apporter un peu d'humour afin de le rendre moins négatif. Le réalisateur
également scénariste du film, était très ouvert et nous a permis d'improviser à
diverses reprises.
Est-ce que vous connaissiez un peu le milieu du cyclisme ?
- Non, pas du tout. Mais quand on fait un film, on s'intéresse forcément au
sujet. J'ai donc lu pas mal d'articles sur le dopage. Je suis aussi allé sur le
tour de France. J'ai été assez impressionné et je me suis rendu compte des
difficultés de ce sport.
Avez-vous d'autres films à annoncer ?
- Je viens de tourner un épisode de "Louis Page" dans lequel je joue un
catholique intégriste. J'ai aussi tourné deux films pour France 3 qui devaient
être diffusés dans les mois à venir. Une comédie de Stéphane Kurc qui
s'intitule "Une nouvelle vie" avec Isabelle Candelier, Laure Dutilheul , Marc
Citti, Hélène Vincent, Julie Dray... et "Le Fond de l'air est frais"
de Laurent Carcélès avec Macha
Méril, Valentine Varella et Renaud Marx. Une comédie également.
Préférez-vous les comédies aux rôles dramatiques ?
- Disons que jusque là, j'avais surtout eu l'occasion de jouer dans des films dramatiques.
J'ai donc pris beaucoup de plaisir à changer de registre.
Est-ce qu'on vous a déjà proposé des personnages récurrents ?
- J'ai tourné le pilote de la série "Faites le 15". Je ne suis absolument pas
contre un personnage récurrent mais l'idéal pour un acteur est de changer de
costume. J'ai eu la chance de jouer dans de superbes téléfilms comme par exemple "La
Tranchée des espoirs" ou "L'Enfant des lumières"... Je préfère bien sûr
rentrer chaque fois dans un univers différent... Mais il y a des séries très
bien faites, comme "A cran" par exemple... Si on me proposait de jouer dans une
série de cette qualité, je dirais oui tout de suite bien sûr ! Dans ce genre d'aventure,
il est sûrement agréable de retrouver son personnage deux ou trois ans plus tard !
Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ?
- Je me souviens qu'à 7 ans, j'ai participé à une procession de village où
je tenais le rôle de Joseph. J'avais déjà pris beaucoup de plaisir à entrer dans la peau d'un personnage. A 18 ans, tout en poursuivant mes études d'anglais,
je suis entré dans un atelier-théâtre. J'ai commencé a jouer des pièces en
amateur. C'est à ce moment-là que le déclic s'est produit. J'ai fait le
Conservatoire de Lille et j'ai travaillé avec une troupe "La Salamandre" pendant
5 ans. Ensuite, je suis monté à Paris. J'ai continué à faire du théâtre puis
j'ai débuté au Cinéma en 1990 dans un film qui s'appelait "Baptême" pour
lequel j'ai été nominé aux Césars.
Est-ce que cette nomination vous a ouvert des portes ?
- Pas tellement. Je n'ai pas reçu beaucoup de propositions au Cinéma par la
suite. J'ai davantage travaillé pour la télévision. Mais je ne m'en plains pas.
Plutôt que de jouer dans un mauvais film de Cinéma, je préfère jouer dans un bon
téléfilm !
Rappelons à nos lecteurs que le prochain s'appelle "La Ronde des Flandres"
(Diffusion le 15 décembre à 21h sur France 2)
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 1er décembre 2004 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)

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