Interview du
19 juin 2003
Propos
recueillis par Maryline Richer
Que devient Anthony Dupray ?
Voilà une question qui revenait souvent... Après le succès des séries pour ados,
un break s'imposait pour le jeune comédien. Mais pas question de renier son
passé. Au contraire, la période "Années Fac" a été une période intéressante
pour Anthony qui a su intelligemment mettre à profit ses premières expériences.
Cet été, on le retrouve dans "Le
Bleu de l'Océan", mais aussi dans un épisode
de "L'Instit" et bientôt, on le verra dans "Navarro". D'ailleurs, cette
toute nouvelle
expérience semble le ravir. Il faut l'entendre parler de Roger Hanin pour
comprendre !!! Il est loin, le temps des "Premiers Baisers"... Aujourd'hui
Anthony joue dans la cour des grands. La preuve concrète que les séries dites
"pour ados" ne ferment pas systématiquement les portes comme certains peuvent le
prétendre. Il faut seulement savoir gérer la suite et Anthony en est l'exemple.
C'est
quelqu'un de spontané qui ne cherche pas à brûler les étapes et qui a toujours
su rester en accord avec lui-même.
Beaucoup de nos lecteurs se
souviennent de "Premiers baisers", "Les Années Fac"... Quel souvenir gardes-tu
de cette époque ?
- C'était une expérience
formidable. J'avais à peine 18 ans quand j'ai débuté dans
"Premiers baisers" et ensuite j'ai enchaîné avec les "Années Fac". L'aventure a
duré 4 à 5 ans. J'ai énormément appris. C'était, je pense, une bonne méthode de
travail,
une véritable école.
Comment avais-tu été engagé ?
- J'avais fait le casting d'AB
Productions, tout simplement.
Tu avais pris de cours de
comédie auparavant ?
- Je suis allé pendant un an
dans une école de théâtre au Havre.
Quand tu as débuté dans
"Premiers baisers", tu étais très jeune. As-tu été obligé d'arrêter tes études ?
- Je n'ai pas eu le choix. Le
directeur de mon lycée m'a alors posé un ultimatum. Il fallait que je choisisse
: les cours ou les tournages. Bien sûr, il n'était pas question que je laisse
passer ma chance. J'ai choisi les tournages et il m'a donc viré de l'école.
J'avoue avoir été très déçu par l'Education Nationale. Mais par la suite, j'ai
beaucoup appris, seul, à mon rythme, par la lecture, les expériences... Rien ne
vaut l'école de la vie !
Tu as aussi chanté à l'époque ?
- Oui, j'ai enregistré deux
albums : "Rêves" en 1995 et "Coupable" en 1996.
Quel est ton plus beau souvenir
de cette époque ?
- La scène ! J'ai eu la chance
de faire la première partie d'Hélène Rollès à Bercy puis de partir avec elle en tournée en
province et dans toute l'Europe. C'était magique. Le contact avec le
public m'a terriblement manqué par la suite.
Ca te plairait de refaire un
disque ?
- Pourquoi pas ? Un jour... Qui
sait ? Mais pour le moment, je préfère me concentrer sur la Comédie.
Quand "Les Années Fac" se sont
arrêtées en 1998... Qu'est-ce que tu as fait ?
- J'ai tourné dans
d'autres séries pour ados et une quinzaine d'épisodes de "Sous le Soleil".
Ensuite, j'ai eu besoin de souffler un peu... mais aussi de me cultiver, lire,
voir des films... et surtout, j'ai repris des cours de comédie aux studios Pygmalion.
Retour réussi puisque tu es l'un des héros de
l'été... dans "Le Bleu de l'Océan". J'ai eu un aperçu de l'ambiance... et
les comédiens que j'ai interviewés m'ont tous dit la même chose... Mais je
ne peux pas m'empêcher de te poser, à toi aussi, la question: Quel
souvenir gardes-tu de ce tournage ?
- Je pense que je vais répondre
la même chose !!! Mais c'est tellement vrai... Nous étions un groupe de
comédiens très soudés... On s'est vraiment régalés pendant ces cinq mois de
tournage !!! Nous formions une véritable famille et on se revoit avec grand
plaisir.
Qu'est ce qui t'a plu dans le
rôle d'Olivier ?
- Entre ses parents qui se
déchirent, il vit un peu en marge. J'ai adoré jouer l'affrontement avec mon
grand-père... Bernard Verley ! J'ai beaucoup appris à son contact, comme
d'ailleurs avec tous les autres acteurs de la série.
Olivier est un surfeur. Et toi ?
- Moi, pas du tout ! J'ai
commencé à m'entraîner seulement un mois avant le tournage. L'intérêt du métier
d'acteur est justement de découvrir des univers qu'on ne connaît pas. J'ai donc
suivi la vie des surfeurs et ça m'a beaucoup impressionné. J'ai vraiment
ressenti un danger de mort. Le surf est un sport à haut risque mais cependant un excellent moyen d'évasion.
En ce qui concerne Olivier, c'est l'occasion, pour lui, de fuir sa famille et ses responsabilités.
As-tu des points communs avec
lui ?
- Dans un rôle, il y a toujours
une partie plus ou moins importante de soi et une autre partie plus créative,
encore plus intéressante à jouer.
Comment as-tu été choisi pour
ce rôle ?
- J'ai rencontré le réalisateur
Didier Albert. Nous avons longuement discuté, et quelques jours plus tard, il m'a
rappelé pour me dire qu'il m'engageait.
Tu as joué également aux côtés de
Gérard Klein dans un épisode de "L'Instit". (Diffusion le 25 juin 2003)
- Oui, j'ai tourné un épisode
qui s'intitule "La passion selon Paulo". Bob, mon personnage, est un jeune
éducateur qui sort de l'Armée et qui accompagne une classe verte. Le tournage a
eu lieu en Auvergne en juillet dernier. C'est également un très bon souvenir.
Et puis, autre évènement : "Navarro"
!
- Oui c'est un immense bonheur
pour moi d'avoir rejoint l'équipe des mulets de "Navarro". J'ai déjà tourné deux
épisodes et les tournages reprennent fin juillet. Je joue un jeune flic
d'origine italienne, tourmenté par le passé de son père. Il s'est fait muté dans la brigade de Navarro afin de
connaître la vérité sur l'histoire de son père accusé d'être un flic ripoux et
ancien collègue de Navarro. C'est un personnage intéressant à
jouer. Dans cette série, je suis
également ravi de pouvoir faire des cascades !
Comment ça se passe avec Roger
Hanin ?
- Super ! C'est un vrai bonheur
de travailler avec un grand qui a lui-même travaillé avec les plus grands. A son contact,
j'apprends chaque jour. Il est généreux, attentif, toujours là pour donner des
conseils. Dans la série, il est vraiment "Le patron" et toujours aux petits soins,
en particulier envers Filip Nicolitch et moi, ses deux plus jeunes inspecteurs...
Et Filip, tu le connaissais
déjà ?
- Oui, à l'époque des 2BE3,
nous avions eu l'occasion de nous rencontrer. Nous faisons partie de la même génération
et c'est vraiment un plaisir de nous retrouver dans cette série. Nous sommes très
complémentaires à l'écran.
Aimerais-tu faire du théâtre ?
- Oui, j'adorerais...
car la scène est le résultat direct. Ce serait aussi l'occasion, pour moi, de
retrouver le public. D'ailleurs, Roger Hanin et Bernard Verley m'ont tous deux conseillé d'en faire.
Et toi, quel conseil
donnerais-tu à des jeunes qui veulent devenir comédiens ?
- Qu'il soient patients et
passionnés.
Merci Anthony... bonne
chance pour la suite et à très bientôt !
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 19 juin 2003 pour
www.citeartistes.com
(reproduction interdite)

Autres interviews