C'est l'une des plus grandes comédiennes de sa
génération qui nous fait aujourd'hui l'honneur d'entrer dans notre "Cité des Artistes".
Rayonnante, Marie-Christine Barrault a su garder sa simplicité
et son âme d'enfant. C'est un réel plaisir de l'entendre parler de sa carrière
avec un tel engouement. Du Cinéma à la télévision en passant par le théâtre,
elle alterne avec autant d'aisance les méchantes et les gentilles, et enchaîne les rôles, des plus spontanés aux plus
créatifs.
En 40 ans de carrière, on
vous a vue autant au Cinéma, au Théâtre qu'à la Télévision. Avez-vous une
préférence ?
- Non, j'aime diversifier et
passer de l'un à l'autre... Mon angoisse serait de m'ennuyer en faisant toujours
la même chose. J'aurais du mal par exemple à jouer la même pièce pendant
deux ou 3 ans. J'aurais trop peur de tomber dans la routine.
On vous a vue dans de
grandes sagas comme "Le grand Bâtre", "La nouvelle
Tribu"... et plus récemment "Garonne"... Les tournages de ces séries s'étalent
souvent sur plusieurs
mois. Ca ne vous ennuie pas ?
- Non, au contraire, j'adore...
Les tournages de ces séries se font relativement vite et on ne tourne jamais la
même scène. Il n'y a donc aucune monotonie. L'intérêt de ces téléfilms est de
pouvoir, au fil des épisodes, développer des facettes très nombreuses et très
riches de son personnage.
Dans "Le don fait à
Catchaires" (Diffusion le 15 février 2003 sur France 3) vous êtes maire d'un village.
Qu'est ce qui vous a plu dans ce rôle ?
- J'ai adoré le fait de renouer
avec le genre comédie à l'italienne qui relate la vie en société, avec des
sentiments profonds comme la tolérance et la générosité que dégage mon
personnage.
Vous sentez-vous proche de
ce personnage ?
Je n'ai jamais été maire mais
je me sens très proche de Jeanne. J'aime aussi prendre des responsabilités et
comme elle, je suis très dynamique.
Aimez-vous également les
rôles de composition ?
- Oui, absolument. L'année
dernière, par exemple, dans "Garonne",
j'interprétais une femme particulièrement névrosée. J'ai beaucoup aimé ce rôle.
J'ai joué récemment une gouvernante pleine de mystère dans "La deuxième Vérité"
et je viens de tourner dans un téléfilm qui s'appelle "St Germain ou la
négociation" où j'interprète Catherine de Médicis aux côtés de Jean Rochefort.
Ce qui est merveilleux dans le métier d'acteur, c'est de pouvoir se transformer.
J'adore m'amuser, à la manière des petites filles qui se déguisent pour "jouer à
la sorcière". A mes débuts, j'avais davantage besoin d'être aimée à
travers mes rôles. Puis, à un tournant de ma carrière, je me suis rendue compte
que les rôles de composition étaient encore beaucoup plus intéressants.
Avez-vous des préférences
parmi vos films ?
De toute ma carrière, c'est le
film "Cousins, cousines" qui m'a donné le plus de succès, un rôle qui me
ressemblait... J'avais l'impression de tourner le film de mes vacances. C'était
merveilleux mais ce n'est pas pour autant le rôle le plus intéressant que j'ai
joué. L'intérêt de notre métier est d'expérimenter et d'aller chercher les
choses les plus secrètes et les plus cachées au fond de soi.
Quels conseils
donneriez-vous à de jeunes comédiens ?
C'est un métier qui
demande énormément de travail. Il faut apprendre à se connaître soi-même, ne pas
essayer de ressembler aux autres. C'est une véritable école de vie où il faut
toujours essayer de se dépasser.
Que pensez-vous des cours ?
- Il y a de bons et de mauvais
cours. L'important est de trouver son maître. En tout cas, je tiens à encourager
ceux qui ont un don pour la Comédie et leur dire que c'est un métier magnifique.
Merci Marie-Christine
Barrault, pour vos films, pour votre talent et pour votre joie de vivre...
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 11
Février 2003 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)

Autres interviews