Interview du 26 septembre 2003
Propos recueillis par Maryline Richer
Une dizaine d'années de métier, une cinquantaine de rôles à la télévision,
quelques films au Cinéma, plusieurs courts métrages et un retour remarqué au
théâtre dans "Retour à la maison", au Théâtre Pépinière-Opéra depuis le 16
septembre. Autant son nom, d'origine hollandaise, reste difficile à prononcer
que son visage vous est certainement familier. On se souvient du "Frère
irlandais" aux côtés de Victor Lanoux en 1998... L'année suivante, Bruno
Slagmulder devient Costa, le policier têtu de "Lyon Police Spéciale" puis les
tournages s'enchaînent : "Le Coup du Lapin", "Un amour en Kit", "L'Amant de mes
rêves".... Des rôles parmi tant d'autres... et n'oublions pas de
citer celui de Gustave Dominici, personnage troublant, au coeur d'une histoire
bouleversante, aux côtés de Michel Serrault et de Michel Blanc. Pour nous parler
de ce rôle mais aussi de ses débuts de comédien, de ses films, de ses projets,
nous sommes ravis d'accueillir Bruno Slagmulder dans la Cité des Artistes.
Qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir acteur ? Est-ce un rêve de gosse ?
- Non, pas du tout. Lorsque j'ai arrêté mes études à 16 ans, je ne savais encore
pas trop ce que je voulais faire. J'éprouvais cependant un besoin de m'exprimer,
par l'écriture, le dessin... Le Cinéma m'attirait, pour l'image, le son, la
lumière... mais rien ne me prédestinait à devenir comédien. Je n'allais pas
souvent au Cinéma et encore moins au théâtre. A 19 ans, j'ai pris conscience que
sans diplôme, il était difficile de gagner sa vie et j'ai décidé de reprendre
mes études. Je me suis inscrit à la fac et j'ai choisi la section "Cinéma
audiovisuel". C'est là que le déclic s'est produit. Je me suis alors inscrit, parallèlement à mes
études, dans un vrai cours d'art dramatique. J'ai suivi des cours pendant 3 ans
dans un cours privé puis au studio Pygmalion pendant 2 ans. Le métier
d'acteur m'a séduit car il demande une démarche autant intellectuelle que
physique.
Et tes premiers contrats de comédien ?
J'ai commencé par faire du théâtre, en jouant des pièces que nous montions
nous-mêmes avec des copains et de faibles budgets. Ces années de galères restent
d'excellents souvenirs, de bonheur et d'insouciance.
As-tu une préférence entre le Théâtre, le Cinéma et la télévision ?
- Non, ce "métier" est un tout... Le travail d'acteur est le même !
Et parmi tous tes rôles, as-tu des préférences ?
- Il y a un film que j'ai particulièrement aimé et qui s'appelle "Le Coeur à
l'ouvrage" avec Mathilde Seigner. C'était mon premier rôle important au
Cinéma. J'ai également de bons souvenirs de mes tournages avec Philippe de
Broca. J'ai tourné successivement 3 téléfilms avec lui : "Madame sans-gêne", "Y
aura pas école demain" déjà diffusés et "L'amour en kit" qui sera diffusé
très prochainement sur
France 3.
D'autres films à annoncer prochainement ?
- "La Vie érotique de la grenouille", un film de Bertrand Arthuys avec qui
j'avais déjà tourné dans "Lyon Police Spéciale". J'ai aussi tourné un
film de Bruno Gantillon "Le Marathon du lit" avec Annie Girardot, "L'Amant de
mes rêves" de Christian François avec Carole Richert... Et puis bien sûr "L'Affaire
Dominici" les 13 et 20 octobre sur TF1.
Que penses-tu de ton rôle de Gustave Dominici ?
- Gustave existait et j'ai essayé de lui rester le plus fidèle possible, en
jouant le côté naïf et émotif.
Et que penses-tu de "L'Affaire
Dominici" ?
Bien sûr, je crois en l'innocence des Dominici. Quand on se plonge dans le
dossier, on ne peut pas avoir de doute. A l'heure actuelle, il n'y a que la
Justice qui se pose encore des questions.
A part "Lyon Police Spéciale", as-tu joué d'autres rôles récurrents ?
- En général, j'évite les séries. J'aime beaucoup Francis Huster et j'ai tourné
dans 5 épisodes du "Grand Patron". Mais pour un acteur, les rôles récurrents ne
sont pas les plus intéressants. Je préfère venir en guest comme je l'ai fait à
plusieurs reprises dans des séries comme "Le Juge est une femme", "Les
Boeufs-carottes", "Brigade des mineurs"...
Tu es actuellement au Théâtre dans une pièce formidable qui s'intitule
"Retour à la maison". Comment ça se passe ?
- Ca se passe vraiment bien ! Je n'étais pas remonté sur les planches depuis
bientôt dix ans. C'est donc pour moi un retour au théâtre. J'en suis d'autant
plus ravi que le sujet de la pièce me tient très à coeur. "Retour à la maison"
est une comédie sur la télé-réalité, à la fois drôle et intelligente, une vraie
réflexion sur ce phénomène d'époque.
Que penses-tu de la télé-réalité ?
- C'est vraiment de la merde ! Des émissions qui ne racontent rien, vides de
sens, abrutissantes et vulgaires...
A ton avis, qui sont les principaux responsables de ce phénomène ?
- On a la télé que l'on mérite ! Pour moi, les vrais responsables sont les
gens qui regardent. Les téléspectateurs ont le pouvoir. Le jour où ils cesseront
de regarder, ce genre d'émission s'arrêtera.
Merci Bruno pour la sincérité de tes réponses.
En ce qui me concerne, un petit conseil à tous nos internautes ! Allez
voir "Retour à la Maison". Vous ne serez certainement pas déçus...