Interview du
24 mars 2003
Propos
recueillis par Maryline Richer
Le long des remparts de
Saint-Malo, alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille, Isabelle Renauld
rêve déjà de devenir comédienne mais très vite, elle comprend qu'il faut "monter
à Paris". Pleine d'espoir, à 16 ans, elle quitte sa Bretagne natale pour tenter
sa chance via le Cours Florent.
Depuis, elle enchaîne les rôles, avec ce que
l'on peut appeler aujourd'hui un privilège, celui de tourner autant pour le
Cinéma que pour la télévision. Quant au théâtre, "un vrai bonheur" ! s'exclame
t-elle, aussi rayonnante et dynamique que son personnage de Pascale dans "La
Parité", un téléfilm qu'elle vient d'ajouter au chapitre des bons souvenirs.
Comment s'est passé le tournage de "La
Parité" ?
- Je connaissais déjà Gérard
Vergez depuis une quinzaine d'années mais nous n'avions jamais eu l'occasion de
travailler ensemble. Le tournage de "La Parité" est un souvenir formidable car
j'ai été accueillie par une vraie famille virtuelle déjà unie, celle de "PJ".
Les conditions de tournage étaient géniales, l'ambiance, le paysage, le soleil,
de vraies vacances !
Vous sentez vous proche de
Pascale, votre personnage ?
- Je n'ai pas la même situation
familiale, mais comme elle, je suis mariée, mère de famille et il m'arrive de
subir les mêmes tensions dans mon couple, lorsque je pars en tournage. Les
hommes ont encore trop souvent tendance à imaginer la femme à la maison et ne
supportent pas qu'elles aient une vie professionnelle bien remplie.
Pourtant votre mari est
comédien !
- Oui, mais ça ne facilite pas
pour autant les choses !!! Quand je l'ai rencontré, il me disait : "Moi je
cueille les fleurs et toi, tu fais les bouquets." L'image est symbolique. Dans
"La Parité", Antoine ne supporte pas que Pascale soit sur le devant de la scène
et qu'elle s'investisse autant dans cette course à la mairie.
Comment avez-vous débuté ?
- J'ai toujours eu envie de
devenir actrice et j'ai vite compris que si je voulais concrétiser ce rêve, il
fallait quitter "Mon Saint-Malo" et "monter à la capitale". Mon père a accepté
de me laisser partir à 16 ans à condition que je sois reçue dans une école sur
concours. J'ai été reçue en classe libre au cours Florent. Il a donc été
rassuré. Pour me faire un peu d'argent de poche, je vendais des programmes dans
les théâtres. Après un an de cours, j'ai rencontré Pierre Romans, qui à l'époque
était directeur du théâtre des Amandiers avec Patrice Chéreau. Je suis donc
rentrée à l'école de comédiens des Amandiers à Nanterre. C'est aussi à cette
époque que j'ai rencontré Laurent Malet.
Avez-vous déjà tourné avec
Laurent Malet ?
- Oui, nous avons tourné ensemble
deux téléfilms de Luc Béraud : "Monsieur Ripois" en 1991 et plus récemment "Des
Croix sur la mer" pour France 3.
Pensez-vous que c'est plutôt
un avantage ou un inconvénient de tourner avec son compagnon ?
- Je ne le ferai pas tous les
jours, mais il y a une telle complicité entre nous que lorsqu'on joue un couple
à l'écran, il est beaucoup plus facile de faire passer nos émotions avec des
gestes qui font déjà partie de notre quotidien. De plus, Laurent est très
agréable sur les plateaux, il est toujours à l'écoute, attentif avec ses
partenaires... pas seulement avec moi !
Et vous, lorsqu'il tourne
avec d'autres partenaires, vous n'êtes pas jalouse ?
- Non, pas du tout... Au
contraire, quand il tourne, je suis heureuse pour lui !
Avez-vous des préférences
parmi vos rôles ?
- Ce sont surtout des préférences
dans les rencontres, par exemple dans "La Parité" quand j'ai commencé à tourner
avec Bruno Wolkowitch, j'ai immédiatement ressenti quelque chose de magique.
Nous ne sommes pas pour autant des amis intimes mais j'ai beaucoup
d'estime pour lui. Il a énormément de sensibilité et avec lui, je me
suis trouvée tout de suite à l'aise et en sécurité. C'est très important pour
une femme d'avoir un tel rapport de confiance avec son partenaire.
D'ailleurs, la presse a
parlé de "Fiorella", un nouveau film avec Bruno, cette fois pour le Cinéma... Mais je pense
qu'il est bon de rappeler à nos lecteurs que ce n'est qu'un projet.
- Oui... Je ne comprends
d'ailleurs pas pourquoi il y a eu autant d'effervescence autour de "Fiorella"
qui n'est malheureusement qu'à un stade de projet et dont le tournage n'est pas du tout à
l'ordre du jour. La presse a précipité les choses et l'info s'est également
propagée à tort sur le net, allant jusqu'à créer des confusions avec
"Lagardère", le film que Bruno tournera cet été avec le même réalisateur. En ce
qui me concerne, j'espère vivement que "Fiorella" se réalisera un jour car je
serais ravie de travailler de nouveau avec Bruno.
Entre le Cinéma, le théâtre
et la télévision, avez-vous une préférence ?
- J'adore le théâtre... C'est un
vrai bonheur ! L'hiver dernier, j'ai fait une tournée avec Richard Berry.
Pendant 5 mois, nous avons sillonné les routes de France avec la pièce "Trois
versions de la vie". Jouer chaque soir dans des conditions différentes, ça exige
beaucoup de rigueur et j'en suis sortie grandie dans mon jeu d'actrice. Cette
tournée m'a certainement fait avancer davantage que n'importe quel film.
Vous avez joué dans la série
"Brigade Spéciale". Si on vous proposait un autre personnage récurrent, est ce
que vous accepteriez ?
- J'éviterais... J'ai toujours eu
peur de cette étiquette d' "Acteurs télé". J'ai la chance de travailler autant
pour le Cinéma que pour la Télévision et j'ai envie que ça continue...
Je vous le souhaite
sincèrement et à très bientôt !
Propos recueillis par Maryline Richer
Interview du 24 mars 2003 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)

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