Interview du
11 octobre 2002
Propos
recueillis par Maryline Richer
Dynamique, sportif, spontané, Pierre-Arnaud
Juin est passionné par son métier de comédien. Depuis 3 ans il incarne
l'inspecteur Brignac dans la série "Cordier,
Juge et flic", mais il a également tourné dans "Boulevard du
Palais", "Les Moissons de l'Océan" et tant d'autres téléfilms
comme "La Ville dont le prince est
un enfant" de Christophe Malavoy ou "L'Affaire Kergalen" avec Lisa
Martino... Cinéma, théâtre, télévision, il n'a
aucune préférence. C'est avant tout un garçon bien dans sa peau qui dégage une
véritable énergie et c'est un vrai plaisir de faire sa connaissance.
Commençons par parler de vos
débuts... Comment vous est venue l'envie de devenir comédien ?
Quand j'étais adolescent, à
Voisins-le-Bretonneux, avec
ma famille et mes amis, nous organisions le week-end des petits spectacles pour
nous amuser. Je prenais déjà un réel
plaisir à jouer et c'est là que m'est venue l'envie de devenir comédien. Je suis
entré au Conservatoire de Versailles puis je me suis inscrit au cours Florent.
Comme beaucoup d'acteurs, c'est par le théâtre que j'ai débuté en 1984.
Est-ce que les cours vous
ont beaucoup apporté ?
- Oui, c'est important
d'apprendre la technique et
passionnant de travailler les classiques.
Avez-vous une préférence
entre le Cinéma, la télévision et le théâtre ?
- Non, aucune. La seule chose
qui compte pour moi, c'est de jouer. Mon métier me permet de découvrir des
mondes inconnus, d'assouvir ma curiosité et de faire partager mes expériences.
Ce rôle dans la série
"Cordier, Juge et flic", est-il important pour vous ?
- Oui, d'une part, les
conditions de travail sont formidables. Puis, le fait de jouer avec Pierre Mondy
et toute l'équipe, c'est un véritable privilège. Nous avons aussi la chance de
travailler avec d'excellents réalisateurs, comme Jean-Marc Seban, Gilles Béhat, Paul Planchon,
Mickaël Perrotta et plein d'autres, tous aussi intéressants les uns que les
autres.
Depuis combien de temps
jouez-vous dans la série ?
- Ca fait maintenant 3 ans.
Toujours aucune lassitude de
votre personnage ?
- Non, J'ai la chance que mon
personnage ne reste pas cantonné dans son rôle de flic comme on en voit dans
certaines séries policières. Brignac a une histoire et d'autres choses à
défendre, par exemple apporter une petite pointe d'humour par son côté gaffeur.
Vous qui aimez les
expériences diverses, n'est-ce pas parfois un peu contraignant de tenir un rôle
récurrent ? N'êtes-vous pas obligé par exemple de refuser d'autres rôles par
rapport à votre planning ?
- Non, pas du tout. Les
producteurs de la série sont très compréhensifs avec leurs acteurs. Ils ne
cherchent pas à bloquer nos autres projets. Au contraire, Ils réussissent
toujours à trouver des solutions et à organiser les tournages en tenant compte de
l'emploi du temps de chacun. Ca me permet de faire plein de choses en dehors de
"Cordier", entre autres jouer au théâtre.
Qu'est-ce qui vous plait au
théâtre ?
- Le contact avec le public,
mais aussi le fait de partir en tournée. L'un des avantages de ce métier est aussi de
pouvoir voyager et de faire des rencontres.
Avez-vous souvent fait des
tournées en province ?
- Oui, j'ai tourné un peu
dans toute l'Europe.
De bons souvenirs ?
- De superbes souvenirs ! J'ai
joué notamment à Bordeaux, dans "Les Caprices de Marianne" en 1987 et
"Britannicus" en 1988. Avec "Georges et Margaret", j'ai eu le bonheur de jouer
aux côtés de Danièle Darrieux aux Bouffes Parisiens et
ensuite en tournée dans toute l'Europe en 1991 et 1992. J'ai aussi joué
l'amoureux de Marie Gillain en 1995 dans le "Le Journal d'Anne Franck"...
D'ailleurs, malgré mes tournages pour la télévision, je continue
à faire du théâtre régulièrement. C'est très important pour moi.
Vous avez aussi joué avec
Sophie Marceau et Lambert Wilson ?
- Oui, dans "Pygmalion" au
Théâtre Hébertot en 1993.
Vous qui aimez les
rencontres, quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?
- Je pourrais citer plein de
gens. Parmi les comédiens, bien sûr Danielle Darrieux ! Egalement Christophe Malavoy
en tant que comédien mais aussi comme réalisateur dans "La Ville dont le prince
est un enfant". Parmi les réalisateurs, il y a aussi Marc Rivière, fidèle depuis le début. C'est
avec lui que j'ai tourné mon premier téléfilm en 1991. Depuis, nous avons
régulièrement travaillé ensemble. Je peux aussi citer Jacques Malaterre avec qui
j'ai tourné plusieurs épisodes de la série "Boulevard du Palais", Jean-Pierre
Vergne, le réalisateur de "Golden Boy" qui était mon premier film au Cinéma.
J'ai eu
le plaisir de retrouver Jean-Pierre sur un épisode de "Cordier". J'ai
aussi travaillé avec Patrice Leconte qui m'a dirigé
au théâtre en 1992 dans "Ornifle". C'est d'ailleurs sa seule mise en scène
pour le théâtre. Je l'ai retrouvé trois ans plus tard au Cinéma dans "Les grands
Ducs"... sans oublier François Lucciani qui a réalisé "Les Moissons de l'Océan".
C'est aussi un bon souvenir et une belle rencontre. En fait, tout au long de ma
carrière, j'ai eu la chance de rencontrer plein de gens formidables.
Lors du
festival de Colmar, nous avons vu un extrait de
la série "Les grands Frères" d'Henri Helman, où vous avez le rôle titre avec
Mouss Diouf. Pouvez-vous nous parler de ce nouveau rôle ?
- Oui, nous avons tourné en
début d'année le pilote de cette nouvelle série pleine d'humour, avec Mouss
Diouf qui sort de sa banlieue et moi de mes études de droit. J'ai pris beaucoup
de plaisir à jouer ce rôle. D'autre part, c'était un grand plaisir de travailler
avec Henri Helman. A présent, nous attendons la diffusion, probablement en 2003.
J'espère que le public aimera et qu'il y aura d'autres épisodes par la suite.
Que pensez-vous de la
télé-réalité ?
-
C'est donner une fausse idée de ce métier, en montrant que le succès peut
arriver très vite... Alors qu'au contraire, nous faisons un métier difficile qui
exige beaucoup de patience et énormément de travail.
Vous qui montrez beaucoup de
passion pour votre métier, quel serait votre souhait à présent ?
- Il y a plein de classiques au
théâtre que j'aimerais jouer. Mais l'un de mes plus grands souhaits serait de
jouer dans une pièce mise en scène par Pierre Mondy.
Alors, à bientôt... pour de
nouveaux projets !
Propos
recueillis par Maryline Richer
Interview du 11
octobre 2002 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)
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