Interview du
22 novembre 2002
Propos
recueillis par Maryline Richer
Philippe Lefebvre fait partie
de ces comédiens qui jouent autant pour la télévision que pour le Cinéma et en
France, on peut appeler ça un privilège. Il y a quelques mois, souvenez-vous...
Dans la série "Garonne",
il incarnait Julien et faisait partie de "La bande des quatre" avec Claire
(Laure Marsac), Corinne (Sophie de la Rochefoucauld), sans oublier Yacine (Chad
Chenouga) avec qui il se disputait la paternité du jeune Nicolas (Ruben Tapiero)
jusqu'au jour où l'on découvre que le vrai père est Marc Tursan (Bruno
Wolkowitch). Une histoire en quatre épisodes bien ficelés comme la France les
aime et voilà le premier
pas de Philippe Lefebvre dans l'univers des sagas.
Lui qui auparavant n'avait fait
que des apparitions en guest dans des séries comme "Docteur Sylvestre", "L'Instit" ou "Les enquêtes d'Eloïse Rome", il endosse pour la première fois un
rôle récurrent dans la nouvelle série policière de TF1 : "Marion Jourdan".
(Diffusion du pilote prévue en décembre 2002). Il faut dire que le personnage de
James est plutôt attirant.
Enfin, l'actualité de
Philippe Lefebvre, c'est bien sûr ce long-métrage qui lui tient tant à coeur : "Mon idole", le premier film
réalisé par son ami Guillaume Canet, avec qui il a co-écrit le scénario. Le film
sort dans les salles le 18 décembre et nous vous conseillons d'aller le voir. Un
film drôle qui vous fera autant rire que réfléchir. Le pouvoir, l'hypocrisie,
les manipulations... Une image de la télévision d'aujourd'hui ! Le tout est traité avec
humour et on ne s'ennuie pas une seconde.
En 2002, vous avez enchaîné
"Garonne", "Mon idole" et "Marion Jourdan"... Vous jouez mais vous écrivez
également. Votre actualité est donc très chargée. C'est le moins qu'on
puisse dire...
- Oui, en début d'année, j'ai
tourné "Garonne" et "Mon Idole" en même temps. Ce n'était pas toujours évident
de faire des allées et venues entre les deux tournages. Ensuite, j'ai enchaîné
avec "Marion Jourdan". Actuellement, je fais le tour de France des Cinémas pour
la promotion de "Mon Idole" avec Guillaume Canet. J'ai donc un emploi
du temps bien rempli mais je ne m'en plains pas.
Vous alternez le
Cinéma et la télévision. Mais avez-vous une priorité ?
- Non, car ce que j'aime avant
tout, c'est jouer la comédie et je n'ai donc aucune frustration. Ma priorité va
vers le rôle et chaque film est une aventure.
Parmi tous les films que
vous avez tournés, quels sont ceux que vous préférez ?
- Il y a bien sûr "La Colline
aux mille enfants" car c'est le premier et ça ne s'oublie pas. Le film a obtenu un Emmy Award aux Etats-Unis en 1993. Ca
commençait donc plutôt bien ! Plus récemment et parmi mes meilleurs souvenirs,
il y a évidemment "Garonne". Mais bien sûr, celui auquel je tiens le plus, c'est
"Mon idole" car je n'y suis pas seulement acteur. J'ai co-écrit le film avec
Guillaume Canet et c'est excitant de voir se concrétiser un projet où l'on est
intervenu en amont. Je joue le rôle de Philippe Letzger, un animateur-vedette un peu arrogant qui considère Bastien (Guillaume
Canet) comme son souffre-douleur. Ce film est très important pour moi car je
travaille avec Guillaume sur le projet depuis deux ans.
Que pensez-vous de la
télé-réalité ?
- En ce qui me concerne, rien ne me choque à partir du moment
où ce n'est pas obligatoire de regarder. En tout cas, je ne pense pas que ce
soit la meilleure manière de commencer dans le métier. Dans "Mon idole" nous
avons justement voulu parler de cette manipulation du pouvoir et des effets de
la télévision sur les jeunes.
Comment s'est passée votre
rencontre avec Guillaume Canet ?
- On se connaît depuis
déjà dix ans. Je l'ai rencontré sur le tournage du film "La Colline aux mille
enfants". Nous sommes restés très liés !
A part "Mon Idole" avez-vous
d'autres projets d'écriture ?
- J'ai participé à l'écriture
d'un autre scénario
"Narko" qui va être réalisé par Gilles Lellouche et Tristan Aurouet. Le tournage
est prévu en 2003.
Ca fait longtemps que vous
écrivez ?
- Oui... Déjà en 1995, avec
Guillaume Canet et Franck Dubosc, on écrivait nos propres spectacles et on
jouait à tour de rôle dans un endroit qui s'appelle "Le Café du Trésor" à Paris.
Pour en revenir à "Garonne",
une série qui fait partie de vos
meilleurs souvenirs. Pourquoi ?
- C'était la première fois que
je participais à une série de ce genre, avec 4 mois de tournage et une équipe
formidable. Une vraie rencontre d'acteurs ! A l'écran, nous étions "La bande des
quatre" mais en dehors du plateau, nous formions aussi une vraie famille. Nous
nous sommes découverts des centres d'intérêt tant au niveau de notre métier de
comédien qu'au niveau de l'écriture par exemple avec Laure Marsac qui est
également scénariste ou Chad Chenouga qui réalise des films...
En tant qu'auteur que
pensez-vous de "Garonne" ?
- C'est vrai que j'attache
beaucoup d'importance à l'écriture c'est pourquoi j'ai adoré "Garonne" car cette
série avait l'avantage d'être bien écrite et par conséquent agréable à jouer. Ma
rencontre avec Claude d'Anna, le réalisateur, a également été très
enrichissante. Enfin, le moteur de "Garonne", c'était l'enthousiasme de toute
l'équipe !
Sur "Garonne" vous avez fait
pas mal de rencontres. Y a t-il eu également des retrouvailles ?
- Oui. Sophie de la
Rochefoucauld. Je jouais son frère dans "Les
Semailles et les Moissons". J'étais donc ravi de la revoir
et de travailler de nouveau avec elle. "Les Semailles et les Moissons" est
également un très beau souvenir. C'est toujours passionnant de tourner dans un
film d'époque. Pendant mes 15 jours de tournage, j'ai pris un énorme plaisir à
retravailler avec Christian François. Avec lui, je partirai dans n'importe quelle
aventure car il est l'un des meilleurs directeurs d'acteurs que je connaisse. Il sait
toujours rendre intéressantes à jouer les scènes les plus anodines et je trouve ça fantastique.
Vous voilà maintenant sur
TF1 dans l'équipe de "Marion Jourdan" avec Micky Sébastian qui elle aussi jouait
dans "Garonne". Est-ce encore un hasard ?
- Non, ce n'est pas un hasard.
C'est sur le tournage de "Garonne" que Micky Sébastian m'a parlé du
projet de "Marion Jourdan" et qu'elle m'a proposé de tenter l'aventure
avec elle.
Quand j'ai lu le scénario, le personnage m'a immédiatement séduit car il était
plus sur le registre de la comédie que sur celui du polar pur.
Beaucoup de comédiens se
plaignent de ne plus tourner au Cinéma lorsqu'on les a trop vus à la télé. Alors
un rôle récurrent, ça ne vous fait pas un peu peur ?
- C'est la première fois que
j'interprète un rôle récurrent. C'est effectivement un peu angoissant par
rapport à l'image et aussi en raison de la disponibilité car je n'ai pas envie
de m'enfermer dans un rôle. Je veux pouvoir être libre pour tourner dans
d'autres films. Cependant, "Marion Joudan" est une nouvelle aventure qui
commence et c'est donc très excitant. J'aime beaucoup le rôle de James et il faut
voir par la suite comment le personnage va évoluer.
Y a t-il des rôles que vous
aimeriez que l'on vous propose par la suite ?
- J'adore les rôles de
composition. Jusque là, on m'a surtout offert des rôles positifs mais à
l'avenir, j'aimerais bien qu'on pense à moi pour des personnages plus ambigus.
J'aimerais bien jouer également dans un film de cape et d'épée.
Aimeriez-vous rejouer au
théâtre ?
- Oui... J'aime beaucoup le
théâtre et j'y ai fait mes débuts. Petite anecdote : J'ai repris le rôle de
Bruno Wolkowitch dans "Le Mal court", une pièce qu'il avait jouée à Paris. Comme
il ne voulait pas faire la tournée en province, il y a eu un casting pour lui
trouver un remplaçant. J'ai eu le rôle mais je n'avais jamais eu l'occasion de
le rencontrer. C'est sur "Garonne" que j'ai eu le plaisir de faire sa
connaissance.
Comment vous est venue cette
passion pour la comédie ?
- J'ai toujours été fasciné par
les acteurs et j'ai l'impression d'avoir toujours voulu faire ce métier. Au
lycée, j'avais une bande de copains qui avait la même passion que moi et
ensemble nous avons commencé à jouer. Puis je me suis inscrit au Conservatoire
national d'art dramatique de Lille où je suis resté 3 ans. Ensuite, je suis
monté à Paris.
Est-ce que les cours vous
ont beaucoup appris ?
- A mon avis, le métier
d'acteur ne s'apprend pas. Je pense que les cours sont plus importants pour la
pratique que pour la théorie. Ils permettent surtout de jouer, d'entrer dans un
circuit, de développer une énergie créatrice et d'évoluer avec des gens qui ont
la même passion.
Quel conseils donneriez-vous
à un jeune qui veut devenir comédien ?
- Je lui dirais que c'est un
métier difficile et je lui conseillerais tout de même de prendre des cours afin
de lui permettre de jouer car c'est en jouant qu'on apprend.
Et pour 2003, quels sont vos
projets ?
Au printemps 2003, je vais
tourner deux nouveaux épisodes de "Marion Jourdan". D'autre part, j'écris le
scénario du deuxième long métrage d'Olivier Doran à qui l'on doit le film "Le déménagement".
Alors, à
bientôt pour parler de votre actualité et de vos nouveaux projets...
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 22
novembre 2002 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)

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