Interview du
10 février 2005
Propos
recueillis par Maryline Richer
Jeune espoir du Cinéma,
Jérémie Rénier débute à l'âge de 14 ans
dans "La Promesse" des frères Dardenne. Il tourne ensuite sous la
direction de François Ozon "Les Amants criminels" puis les rôles s'enchaînent :
"Le Pacte des loups", "Le Pornographe", "Territoire Indien", "Le Pont des Arts" et bien d'autres.
Nominé cette année aux Césars dans la catégorie "Meilleur espoir masculin" pour
le film "Violence des échanges en milieu tempéré", le comédien est également
présent sur le petit écran. On l'a vu dans "A cran 2", "La Petite Fadette"
mais aussi dans "Un amour à taire", un rôle différent, impressionnant,
bouleversant, dont le jeune comédien peut être fier.
"Un amour à taire" est un
film hors du commun. Le résultat est là. Cinq récompenses au festival de Luchon, ça fait quel effet ?
- C'est la première fois que je
ressens de tels frissons à la sortie d'une projection. Je suis très fier de ce
film. A Luchon, les gens sortaient de la salle, sans oser me regarder et pour
cause... Ils étaient en larmes ! C'était très impressionnant.
Qu'est-ce qui était
le plus intéressant dans ce rôle ?
- La déportation des
homosexuels est un sujet dont je n'avais pas entendu parler auparavant et que
beaucoup de gens ignorent. J'ai
trouvé le scénario très bien écrit et lorsqu'on m'a proposé le rôle, j'ai tout
de suite dit oui.
Sans aucune réticence ?
- Non, aucune !
Comment s'est passé le
tournage ?
- Très bien ! On ne vit pas le
tournage d'un film de la même manière qu'on voit les images à l'écran.
Heureusement, d'ailleurs !!! L'ambiance était formidable. Le plus fatigant,
c'était le rythme du tournage. La télévision demande
de belles choses mais offre de moins en moins de temps. Avec seulement 22 jours
de tournage, nous sommes forcés de travailler très vite. Nous enchaînions les
scènes. Je me souviens avoir changé six fois de costumes dans la même journée !
Est-ce que vous avez
beaucoup parlé du sujet entre vous, pendant le tournage ?
- Oui, notamment avec les auteurs
qui s'étaient beaucoup documentés sur ce thème. Pour approfondir le sujet, j'ai lu aussi quelques
livres.
Les scènes de torture
étaient-elles difficiles à jouer ?
- Non, j'adore ça !!! En fait,
j'aime tous les rôles physiques. Il y a des choses qui me feraient beaucoup plus
peur...
Quoi, par exemple ?
- Des scènes où il faudrait
chanter... Ou danser !!!
Entre le Cinéma et la
télévision, quelle est la différence ?
- Les conditions sont
différentes. Au Cinéma, on a davantage de temps. Mais
quand je vois "La Petite Fadette" ou "Un amour à taire", je suis ravi. A la
télévision, on touche un large public et on peut montrer des choses que les
gens n'iraient pas forcément voir au Cinéma.
D'autres films en
préparation ?
- Je termine actuellement le
montage d'un court métrage et je viens de tourner pendant 5 mois en Belgique, un
nouveau film qui s'appelle "L'Enfant" sous la direction des frères
Dardenne.
J'avais débuté, à 14 ans, dans leur premier long métrage et j'étais ravi de ces
retrouvailles. J'adore leur façon de travailler.
En attendant la sortie sur les
écrans de "L'Enfant"... Rendez-vous le 7 mars 2005 sur France 2 dans le superbe
téléfilm aux multiples récompenses : "Un amour à taire"...
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 10 février 2005 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)

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