Interview du
9 avril 2004
Propos
recueillis par Maryline Richer
Retenez bien son nom : Renaud
Cestre... Un nom qui ne vous dit probablement pas grand chose, du moins pas
encore... Pourtant, si vous
étiez présent au festival international de télévision de Luchon en février dernier, vous avez pu voir
Francis Huster, président du festival, lui remettre sa toute première récompense : le
Prix du meilleur jeune espoir masculin pour le téléfilm de France 2 : "Mon
fils, cet inconnu" (diffusion le 21 avril 2004). Dans ce film réalisé par Caroline
Huppert, Renaud incarne le fils de Christophe Malavoy et de Maruschka Detmers,
un inconnu qui ne devrait pas le rester longtemps... Un superbe rôle, aux
nombreuses facettes, comme tout comédien rêve de décrocher !
A partir du 17 avril, vous
verrez également Renaud Cestre dans la nouvelle série de France 2 : "C Com-c@"
(KD2A). Mais
d'ores et déjà, faisons plus ample connaissance avec ce jeune comédien de 19
ans, venu tout droit de sa Bourgogne natale...
"Mon fils, cet inconnu" est
ton premier film ?
- Oui, mon premier rôle
important.
Premier film, première
récompense, et pas des moindres : "Le Prix du meilleur jeune espoir masculin".
T'attendais-tu à recevoir une telle récompense aussi vite ?
- Non, pas du tout ! Je n'étais
absolument pas préparé... Il m'a fallu deux jours avant de réaliser ! Lorsqu'on débarque de
province sans expérience, ça paraît déjà tellement difficile de décrocher un rôle.
Alors, un prix d'interprétation, ça me semblait totalement inaccessible !
Alors, à Luchon, quand Francis Huster
a prononcé ton nom... Ca t'a fait quoi ?
- Un effet de surprise !
Surtout que dans ce festival, il n'y a pas de nominations, contrairement à
certaines cérémonies où l'on connaît d'avance les noms des acteurs en compétition. Et
puis j'étais très impressionné. Je me suis retrouvé le ou l'un des plus jeunes
acteurs présents au festival, parmi plein de grands acteurs qui jouent
depuis des années comme Francis Huster, Marie-Christine Barrault, Ludmilla
Mickaël... C'était extraordinaire !
Et maintenant réalises-tu
?
- Oui, c'est fantastique... Ca
donne des ailes ! La remise d'un prix comme celui-là représente une
reconnaissance du métier. Pour un débutant comme moi, c'est agréable de se
sentir soudain accepté par les gens de la profession alors que jusque là, je me considérais
encore comme un élève...
Parlons justement de tes
débuts... Je sais que tu viens de province. Comment en es-tu arrivé là ?
- Je vivais dans une toute
petite ville qui s'appelle Clamecy dans la Nièvre et je faisais mes études à
Semur-en-Auxois où j'avais choisi un bac option théâtre. Je l'ai obtenu et dès
le lendemain, je débarquais à Paris.
Beaucoup de jeunes se
sentent défavorisés lorsqu'ils vivent en province. En ce qui te concerne, cela
n'a pas été un obstacle ?
- Pour ma part, je ne regrette
pas du tout d'avoir vécu en province. Il existe des conservatoires dans beaucoup
de villes où l'on peut apprendre plein de choses. A 5 ans, j'ai commencé à faire
du chant, de la danse... Puis j'ai fait partie de troupes de théâtre, en
amateur. A aucun moment, je me suis senti défavorisé par rapport
aux parisiens.
A quel moment as-tu pris
conscience que tu voulais être comédien ?
- A l'âge de 11 ans ! Plus tard,
j'ai opté pour le bac théâtre et je suis parti en internat pendant trois ans. Dans mon
école, j'avais une excellente prof, Geneviève Rosset. Auparavant, elle avait enseigné la comédie
au Conservatoire de la rue Blanche. Elle ne se contentait pas d'une initiation
au théâtre comme prévu dans le programme. Elle nous donnait de véritables cours.
A son contact, j'ai beaucoup appris et certainement aussi bien que dans
n'importe quel cours de comédie.
Ca n'a pas été difficile
pour toi de te retrouver du jour au lendemain, à 18 ans à peine, seul dans la capitale ?
- Bien sûr, quand je suis
arrivé à Paris, il y a un peu plus d'un an, je me suis senti un peu perdu au
début... mais tellement motivé ! Ca m'a donné la force de me battre, d'aller
frapper aux portes et de rencontrer des gens... Je me sentais prêt... J'avais
trouvé un logement et un boulot. Je bossais dans un hôpital comme employé de
bureau... Je répondais au téléphone, je recevais les donneurs de sang... Rien à
voir avec la comédie ! Mais parallèlement, je m'étais inscrit au célèbre Cours
Florent, l'école que tout le monde nous recommande lorsqu'on vient de province.
Je me suis mis également à la recherche d'un agent et j'ai eu la chance d'en
trouver un assez rapidement.
Et ce rôle de Julien,
comment l'as-tu décroché ?
- C'est mon agent qui m'a envoyé sur le
casting. J'étais complètement inconnu et Caroline Huppert m'a choisi. C'était un
grand honneur pour moi. Je la remercie de m'avoir fait confiance pour ce rôle et
je lui dois toute ma reconnaissance.
Est-ce que ce rôle exigeait une certaine préparation ?
- Pour mieux comprendre mon
personnage, j'ai lu pas mal de bouquins sur la drogue.
Et comment s'est passé le
tournage ?
- Avant le tournage, j'avais
une certaine appréhension de travailler avec des acteurs aussi connus que
Christophe Malavoy, Maruschka Detmers, Louis Velle qui sont de grands
professionnels et des gens pour qui j'ai beaucoup d'admiration... J'avais même été voir
Christophe au théâtre quelques semaines avant ! Aux côtés de ces comédiens de
renom, j'avais un peu peur de ne pas être à la hauteur mais
sur le plateau, ils ont su tout de suite me mettre en confiance et c'était formidable. Je me
suis également très bien entendu avec Lolita Franchet qui joue ma petite amie et
Hanna Berthaut, ma petite soeur dans le film.
Qu'est ce qui t'a plu dans
le rôle de Julien ?
- Tout ! C'est un rôle très
riche avec toute une palette d'émotions. Il permet de jouer tour à tour la joie, l'angoisse, l'agressivité, la crise de
nerfs... Démarrer avec un rôle comme celui-là, c'est une chance énorme !
As-tu de nouveaux projets ?
- J'ai plusieurs projets pour
la télévision et quelques courts métrages en préparation.
Personnellement, je te
souhaite d'aussi jolis rôles que celui de Julien et n'hésite pas à revenir dans
la Cité des Artistes pour nous en parler
- A bientôt !
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 9 AVRIL 2004 pour
www.citeartistes.com
( Reproduction interdite )
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