Alors qu'elle se destinait à une
carrière de danseuse, une rencontre suffit pour tout faire basculer. A 21 ans, c'est
un véritable tournant dans la vie de Claire Nebout. André Téchiné la remarque et
lui offre son premier rôle au Cinéma dans "Le lieu du crime", aux côtés de
Catherine Deneuve. Adieu la danse ! Sa carrière de comédienne ne fait que
commencer. Révélée au grand public dans "Orages d'été" et "La Rivière
Espérance"... Après avoir été l'héroïne de quelques séries à succès,
Claire avoue prendre beaucoup de plaisir au Théâtre et enchaîne avec brio les rôles au
Cinéma. A l'occasion de la diffusion de "Cauchemars",
son premier thriller, elle nous parle de ses tournages mais aussi de
ses débuts dans le Métier... C'est la belle histoire d'une petite danseuse
devenue une grande comédienne.
"Cauchemars" est votre premier
thriller. Est-ce que ce personnage de "Clara" est une expérience intéressante
pour vous ?
Oui, déjà parce que dans le
personnage de Clara, je suis en quelque sorte la victime, alors que jusqu'ici on
m'a plutôt proposé des rôles de battantes, de femmes fatales, un peu
manipulatrices. Il y a 3 ans, Jacques Otmezguine m'avait déjà donné l'occasion
de jouer une femme névrosée et fragile dans "Un bonheur si fragile". C'était
donc l'occasion pour moi d'interpréter une nouvelle fois un rôle à l'opposé de
ce que j'ai l'habitude de faire. Clara n'est pas fragile, elle est victime de
machinations, elle subit... Pour moi, ce rôle était très intéressant.
"Cauchemars" est le premier
téléfilm de Douglas Law.
Comment s'est passé le tournage ?
Je me suis tout de suite très
bien entendue avec lui. Douglas était très motivé. C'est quelqu'un qui ne baisse
jamais les bras. Il y avait une véritable harmonie dans le travail, un vrai
dialogue. C'était très constructif.
Vous avez laissé passer
énormément d'émotions. Est-ce que ce rôle a été difficile à jouer ?
Oui, c'est assez difficile de
jouer l'angoisse, la peur... Pour moi, c'était un peu l'inconnu. J'avais donc
toujours un peu peur d'exagérer, d'en faire de trop... Il fallait trouver la
justesse du jeu. C'était le plus difficile.
Vous avez été l'héroïne de
plusieurs grandes séries à succès comme "Orages d'été" ou "La Rivière
Espérance". Est-ce que vous aimeriez rejouer dans ce genre de grande saga ?
- Ce que j'aime dans ces
séries, c'est qu'elles ont énormément d'impact et on devient instantanément
populaire. C'est donc très agréable. Dans "Orages d'été", j'étais encore
débutante et c'était surtout important pour moi de jouer avec des gens comme
Annie Girardot. "La Rivière Espérance", c'était une belle aventure, déjà par
l'originalité de l'histoire, sur fond historique. J'ai souvent reçu des
propositions pour jouer dans des séries, notamment pour des rôles de flics,
d'avocates, de médecins... Mais en règle générale, je trouve qu'en France,
beaucoup de ces séries sont écrites trop vite et ça me fait toujours un peu
peur.
Parmi tous les rôles que vous
avez interprétés, avez-vous des préférences ?
- Il y en a pas mal. Je tiens
énormément au film de Téchiné "Le lieu du crime" d'une part parce que c'était le
premier. C'est celui qui a déclenché toute la suite et c'était aussi ma
rencontre avec Catherine Deneuve. Il y en a aussi un que j'aime énormément, "Au
pays des Juliette" de Mehdi Charef. J'ai vraiment vécu des moments très forts en
tournant ce film. Il y a aussi celui de Claude Zidi "Associations de
malfaiteurs" où j'avais un joli rôle. En fait, chaque film est un bon
souvenir.
Avant d'être comédienne, vous
avez fait de la danse pendant pas mal d'années. Envisagiez-vous de devenir
danseuse à l'époque ?
Oui, j'ai fait une école
professionnelle de danse et j'ai travaillé aussi avec une Compagnie. Je voulais
en effet devenir danseuse ou chorégraphe. Mais comme je ne gagnais pas bien ma
vie en danseuse, je me suis inscrite dans une agence de mannequins qui m'a fait
beaucoup travailler. J'ai donc fait énormément de photos.
Comment votre carrière de
comédienne a t-elle commencé ?
En tant que mannequin, j'ai
participé à une grosse campagne de pubs. C'est ainsi qu' André Téchiné m'a
remarquée et a voulu me rencontrer. Il m'a engagée dans "Le lieu du crime". Je
n'avais jamais pris de cours de comédie et je n'avais même pas d'agent...
C'était vraiment tout nouveau pour moi. Le film a eu beaucoup d'impact. Il est
allé au festival de Cannes... Il y a eu un vrai déclic.
Avez-vous continué la danse ?
- Non, malheureusement, je
n'avais plus le temps. Ce n'est pas un regret mais je pense qu'un jour j'y
reviendrai.
Vous avez débuté votre
carrière de comédienne sans jamais avoir pris de cours de comédie. En avez-vous
pris par la suite ?
- Oui, bien sûr. Je débarquais
dans un univers qui n'était pas le mien. Je ne connaissais rien au Cinéma.
C'était donc important pour moi de m'instruire dans ce domaine, de lire des
pièces et de travailler l'improvisation. A l'époque, c'est Juliette Binoche qui
m'avait donné les coordonnées de son professeur. Je suis resté 3 ans dans son
cours. J'ai beaucoup appris.
Quel conseil donneriez vous a un jeune qui
veut devenir comédien ?
- Il faut déjà y croire et en
avoir vraiment envie, lire beaucoup de pièces, voir beaucoup de films... Les
cours apportent une certaine discipline et on y apprend le métier, mais il ne
faut pas non plus s'y enfermer. Il faut avant tout avoir une personnalité et une
richesse intérieure.
Vous avez aussi fait du
Théâtre. Est-ce un bon souvenir ?
- Oui, en 2000, j'ai joué "Huit
clos" une pièce de Sartre, mise en scène par Robert Hossein au Théâtre Marigny.
La pièce a très bien marché. On a joué pendant 5 mois. C'est un superbe
souvenir. Ca représente beaucoup de travail mais on a alors l'impression que le
temps n'existe plus.
Quels sont vos projets ?
- Je vais tourner dans un
long-métrage prochainement. Ce sera une comédie légère, l'histoire d'un couple
dont la femme part avec une autre femme. J'y joue l'un des 4 rôles principaux.
Nous aurons donc sûrement
l'occasion d'en reparler... A très bientôt !
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 25 janvier 2002 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)

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