Interview
du 11 novembre 2004
Propos
recueillis par Maryline Richer
Les inconditionnels de
P.J ont
beaucoup regretté le départ de la sympathique Marie Lopez. Quant à Vincent
Fournier (Bruno
Wolkowitch), il ne s'en est jamais vraiment remis !!! Au
fil des épisodes, les
héros de séries TV entrent dans la vie des téléspectateurs
et Lisa Martino interprétait avec une belle énergie ce personnage-phare des premières saisons.
Au bout de deux ans et demi,
lorsque la comédienne prend la décision d'arrêter la série, elle n'a aucun
projet concret. Elle a surtout envie de remonter sur les planches et de
s'occuper davantage de son petit garçon. Très vite, les propositions se
présentent. Aujourd'hui, la comédienne est comblée... Elle enchaîne films,
téléfilms, pièces de théâtre, comédies et drames, rires et larmes... Toujours
avec la même justesse de jeu.
La comédie, était-ce un rêve
de petite fille ?
- Non, quand j'étais petite, j'étais davantage
attirée par la danse. J'ai commencé à prendre des cours très tôt et je suis
entrée à l'Opéra de Paris où je suis restée pendant 5 ans. Je voulais devenir danseuse
jusqu'au jour où je suis allée voir "Hamlet" mis en
scène par Patrice Chéreau. C'était au théâtre des Amandiers à Nanterre. J'avais
15 ans et ce soir-là, j'ai ressenti des émotions très fortes que je n'avais
jamais ressenties auparavant. C'était le déclic. Je n'avais plus qu'une envie,
devenir comédienne ! Un mois plus tard, j'ai quitté
l'Opéra de Paris.
"Un été de canicule",
"Mortes de préférence", "Par accident" (Diffusion le 17 novembre sur France
2). D'où vient cette habitude de jouer les femme en détresse, les personnages
torturés... Est-ce qu'il y a une raison particulière ?
- A la télévision, on nous
confie plus facilement des rôles ressemblant à ceux dans lesquels on nous a déjà
vus. En ce qui me concerne, j'ai débuté dans un film de
Jacques Otmezguine "Le Rêve d'Esther" dans lequel je jouais une jeune
fille torturée. Depuis,
on pense souvent à moi pour ce type de rôle et on m'a proposé
beaucoup de personnages malheureux. Mais je n'ai pas de préférence. Au
contraire, j'adorerais jouer davantage de rôles plus légers... Je
viens de tourner une comédie d'Henri Helman pour TF1 et
j'ai pris énormément de plaisir. Au Cinéma et au théâtre, je joue aussi des
personnages assez différents et à l'avenir, j'ai vraiment envie de jouer des
histoires plus drôles !
Qu'est-ce qui est le plus
important dans un rôle ?
- Je ne choisis pas en fonction
du rôle mais plutôt en fonction de l'aventure et des gens avec qui je vais faire
le film. Par exemple, quand on m'a proposé "Par accident" (Encore un
rôle triste !), j'ai été enthousiasmée à l'idée de
jouer aux côtés de Michel Boujenah que j'adore, et de Jérôme Kircher qui est un
grand ami... Et puis le scénario est magnifique.
Les inconditionnels de P.J
nous parlent encore de Marie Lopez et beaucoup ont été déçus par son départ...
Alors, pourquoi avoir quitté la série aussi vite ?
- Je tiens avant tout à
préciser que je n'ai jamais éprouvé la moindre lassitude de la série. J'aimais
beaucoup
l'équipe. J'adorais Marie Lopez qui reste l'un des rôles les plus formidables
que j'ai eus à jouer jusqu'ici. Par contre, ma vie devenait compliquée. Quand
j'ai commencé les tournages de P.J, mon fils avait deux mois et demi. Je n'avais
pas beaucoup de temps à lui consacrer. On tournait 12 épisodes par an. Les
studios étant éloignés de Paris, je partais tôt le matin, je rentrais tard...
Le théâtre me manquait également. Si le tournage avait eu lieu à Paris, avec
moins d'épisodes, et si j'avais eu la possibilité de jouer parallèlement au
théâtre le soir, je serais probablement restée dans P.J aussi longtemps que
Bruno. Mais le rythme des tournages m'empêchait de faire des choses tellement
essentielles pour moi... J'ai préféré prendre le
risque d'arrêter.
Quel est le meilleur
souvenir de P.J ?
- Le premier jour de tournage
!!! Je m'en souviens comme si c'était hier. Il y avait une véritable excitation
sur le plateau. C'était comme un premier
rendez-vous. Personne ne se connaissait. Chacun cherchait ses marques... Je me
rappelle même de la toute première scène que l'on a tournée, Bruno et moi... Je regardais
une photo qui se trouvait sur son bureau, je lui demandais qui c'était. Il me
répondait que c'était sa femme et il me racontait comment elle était morte...
Etes-vous restés en contact
?
- Avec Bruno, on ne se voit pas
très souvent car il sort peu mais quand on se rencontre, on est toujours ravis de se revoir. Thierry Desroses est
devenu un grand ami, Marc Betton m'envoie
des petits mots à chaque première... Charles, Raphaëlle et les autres... Je garde
vraiment un super souvenir de tous !
Et
"Un été de Canicule"
est-ce aussi un bon souvenir ?
- Oui, j'aimais beaucoup le
rôle. J'étais entourée de 3 frères particulièrement drôles (Philippe Lefebvre,
Anthony Delon et Mathieu Delarive) avec qui j'ai passé d'excellents moments, un
réalisateur très cool (Sébastien Grall) qui me faisait confiance et me laissait
une grande liberté au niveau du jeu. Personnellement, j'ai trouvé la série très
réussie et les téléspectateurs adorent les grandes sagas d'été. Voilà le genre
d'expérience que je recommencerais volontiers.
Et toutes ces larmes,
comment vit-on cela sur la longueur d'un tournage ?
- C'est vrai que j'ai beaucoup
pleuré dans ce rôle !!! Mais je jouais, je faisais semblant... Avec Sébastien et tous
les comédiens, ce tournage représentait surtout beaucoup de rires entre les
prises. Je le vivais donc très bien.
S'il fallait choisir entre
le théâtre, le Cinéma et la télévision ?
- Le Théâtre !!!!! Sans aucune
hésitation... Je ne peux absolument pas m'en passer ! Si j'étais obligée de
faire un choix, je pourrais ne faire que du théâtre et ne plus tourner de films. En
revanche, je souffrirais trop si je devais renoncer au théâtre pour ne faire
que des films. Actuellement, je joue "Le Jugement dernier" d'André Engel
avec, entre autres, Jérôme Kircher.
Ce n'est pas dur de se
retrouver 10 jours à Marseille ou 10 jours à Toulouse ?
- Oh, si... C'est très dur !!!
Mais quand je m'engage sur une pièce, pas question de ne pas faire la tournée et
de laisser tomber l'équipe. C'est mon métier. Heureusement, nous faisons des
allers-retours et en général, on ne joue que deux ou trois soirs dans la même
ville, à part des grandes villes comme Toulouse et Marseille où effectivement, nous restons
plus longtemps. Dans ce cas, les soirées sont
douces mais les journées sont très longues...
D'autres projets ?
- Un long métrage "Avant qu'il
ne soit trop tard" de Laurent Dusseaux avec Frédéric Diefenthal et Emilie
Dequenne. La sortie est prévue en mars. Le film d'Henri Helman "Menteur,
menteuse" devrait aussi être prochainement diffusé sur TF1.
Ce sera l'occasion d'en
reparler... Merci Lisa et à très vite !
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 11
novembre 2004 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)

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