Avez-vous toujours eu envie d'être comédien ?
- Quand j'avais 18 ans, je suis monté à Paris pour
tenter ma chance mais pour gagner ma vie, j'ai dû vite abandonner. Je suis devenu directeur commercial et
comme je sillonnais tout le sud
de la France, je suis venu m'installer à Sète. J'avais 40 ans lorsque l'entreprise a été rachetée et
je me suis retrouvé au chômage. Du coup, j'ai eu envie de revenir à la
Comédie. J'ai
pris des cours avec Antoine Coesens, le père de Dounia Coesens (Johanna dans
"Plus belle la vie"). C'est Antoine qui m'a encouragé dans cette voie et m'a
fait rencontrer une directrice de casting de Marseille. Elle m'a d'abord
envoyé sur le casting de "Taxi 4". A mon grand étonnement, j'ai été choisi pour jouer l'arbitre. Peu de temps après, elle m'a
rappelé pour jouer dans "Plus belle la vie"
ce que l'on appelle une "silhouette" (rôle sans texte), l'idée étant
que le personnage, à l'accueil du commissariat, soit identifiable, ce qui
demandait une grande disponibilité. J'avais du temps libre et c'était donc
l'idéal pour moi.
Est-ce que vous pensiez obtenir un jour un rôle aussi
important ?
- Non, je n'y pensais même pas. Ce qui m'arrive était complètement inespéré. On m'avait
prévenu que j'aurais peut-être de temps en temps une ou deux petites
répliques à donner. Mais jamais je n'aurais imaginé que le rôle prendrait
une telle ampleur. Ensuite, ça m'a permis d'enchaîner des castings
et de jouer plein de petits rôles à côté. C'est une super aventure !
Est-ce que cette évolution du rôle a été facile ?
- Oui, déjà parce que l'ambiance est formidable et ça
m'a beaucoup aidé. Sur les tournages, auparavant, j'avais eu le
temps de beaucoup observer les acteurs, voir comment ils apprenaient leurs
textes, comment ils répétaient. On peut dire que j'ai tout
appris sur le tas. Et si mon rôle a autant évolué, c'est aussi grâce à
l'appui des comédiens notamment
Stéphane Hénon (Boher) et Pierre
Martot (Léo), ceux avec qui j'avais la plupart des scènes. Ils m'ont
spontanément mis en avant et permis de rendre attachant ce brigadier Leroux.
Je leur dois beaucoup.
Vous sentez-vous proche de Leroux ?
- Oui, complètement ! Dans la vie, je suis assez
gaffeur comme lui... Assez sociable aussi... De toute manière, ce personnage
s'est créé en fonction de ce que je dégageais à l'écran et les auteurs se
sont inspirés de ce que je leur ai apporté. Ce n'est absolument pas ce que
l'on appelle un
rôle de composition.
Grâce à ce rôle, vous travaillez énormément...
- C'est vrai ! Mon CV commence à se remplir.
J'enchaîne les castings et je décroche plein de petits rôles. Je suis
comblé.
Quels sont vos nouveaux projets ?
- Je vais jouer un petit rôle prochainement tout
près de chez moi, à Sète, dans le téléfilm "Brassens, la mauvaise réputation". Il s'agit d'un biopic consacré à la vie de Georges Brassens, réalisé par Gérard Marx dans
lequel je joue, cette fois, un type pas sympa du tout, un vrai râleur... La semaine
dernière, j'ai aussi tourné avec Bernadette Lafont dans un téléfilm pour TF1
qui s'appelle "Le Bon Samaritain". Encore une belle rencontre !
On sent votre enthousiasme à faire ce métier. Avez-vous encore
d'autres bons souvenirs ?
- Il y en a plein... J'ai adoré travailler avec
Stéphane Freiss dans "La Loi selon Bartoli" où je jouais le patron de
l'hôtel. Je regrette que la série se soit arrêtée. Je garde aussi un excellent souvenir d'une comédie pour TF1 tournée
l'année dernière dans le Vaucluse : "A dix minutes de nulle part" où j'ai
une petite scène très sympa avec Agnès Soral, Wladimir Yordanoff, Lio et sa
soeur Héléna Noguera... Et là encore, je joue un patron d'hôtel. Il y a
aussi un film d'Olivier Barrault avec Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty qui
va sortir le 1er juillet au Cinéma et qui s'appelle "Les Tuche". Cette fois,
je joue un huissier... En fait, j'ai beaucoup de chance car je fais un
métier formidable et de magnifiques rencontres.
On va aussi vous retrouver dans un thriller sur
France 3 : "Les Amants naufrageurs"...
- C'est aussi un excellent souvenir de tournage
avec Simon Abkarian et Robinson Stévenin, d'excellents acteurs ! J'ai hâte
de voir le film...
Et maintenant, est-ce que vous rêvez de décrocher
un grand rôle ?
- Non, pas trop ! J'adore diversifier les
expériences, aller à gauche et à droite, un jour par ci, deux jours par là
et vivre plein d'aventures différentes... De petit rôle en petit rôle,
je suis déjà très, très heureux comme ça !
Merci Jean-François pour cette interview qui va
certainement intéresser les fans de "Plus
belle la vie" mais aussi tous ceux et celles qui ont rêvé un jour
de devenir comédien... Et faire réfléchir ceux qui pensent avoir raté leur
vocation...
Non, il n'est jamais trop tard, n'est-ce
pas ?