Odile Vuillemin
© PHOTOS : PIERRE PLANCHENAULT / FTV
Interview du 31 janvier 2018
Révélée par son personnage de Chloé
Saint-Laurent dans la série "Profilage", Odile Vuillemin
enchaîne les rôles poignants pour la télévision. Femme battue, accusée du meurtre de
son mari dans "L'Emprise".
Femme dévastée par la disparition de son enfant dans "Entre
deux mères"... La comédienne se prête magnifiquement à toutes
sortes de rôles. Dans "Né
sous silence", Odile est avocate et fera tout pour défendre un
adolescent né sous X. Cet enfant qu'elle a mis au monde, vingt ans
plus tôt...
Qu'est-ce
qui vous a séduit dans cette histoire ?
-
Je tournais "Les
Innocents" quand on m'a
proposé ce rôle. J'ai tout de suite été séduite par le scénario et la
trajectoire du personnage. J'aime les challenges et c'est le genre de rôle
pour lequel il m'aurait été difficile de dire non.
Que saviez-vous de
l'accouchement sous X ?
- A vrai dire, pas grand chose. En tout cas, c'était un sujet dont j'ignorais les règlementations. En amont
du tournage, j'ai beaucoup réfléchi sur la manière d'aborder le personnage
et je l'ai fait sans porter aucun jugement. De toute façon, dans une
pareille situation, chaque femme a son histoire et ses raisons.
Etait-ce un rôle difficile ?
- C'était avant tout, un rôle riche, chargé
d'émotions. Un rôle comme je les aime. Il était intéressant
de pouvoir
travailler sur deux époques en jouant Sophie Humbert à vingt ans. Puis à quarante.
D'autant que rattrapée par son passé, elle va encore changer du tout au
tout. Ce film m'offrait donc plusieurs rôles en un. C'est un vrai cadeau.
Avez-vous toujours voulu être comédienne ?
- Non. Je voulais devenir ethnologue. J'ai
fait des études de sociologie et de psychologie. Parallèlement, je prenais
des cours de théâtre sans penser en faire mon métier. Mais on m'a
alors encouragée dans cette voie et j'ai décidé de tenter le coup.
Aimeriez-vous jouer des rôles plus légers ?
- J'ai débuté au cinéma par des comédies et
j'ai un faible pour les comédies à l'anglaise. Bien sûr, il me plairait de
revenir à ce genre de rôle mais j'attends le bon
projet. En fait, je suis assez sélective. D'autre part, 70% des films sont
dramatiques et c'est une chance d'avoir pu défendre d'aussi beaux
personnages que ceux qui m'ont été proposés jusque là. Il y avait
néanmoins une part de comédie
intéressante dans "Profilage" à travers la maladresse de Chloé. J'aimais beaucoup son côté décalé. Pendant 7
ans, la série m'a permis d'explorer pas mal de registres.
Si aujourd'hui, on vous
proposait un nouveau personnage récurrent de série, seriez-vous prête à
repartir sur la longueur ?
- Il ne faut jamais dire jamais. Si le rôle en
vaut vraiment la peine, pourquoi pas? Mais je fais ce métier avant tout
pour sa diversité et j'ai plutôt envie de me renouveler et d'entrer dans
des univers différents à chaque fois...
Vos études vous ont-elles
été utiles pour l'approche de vos personnages ?
- Oui, très certainement. De toute façon, on n'apprend jamais
inutilement et je continue sans cesse d'apprendre, que ce soit en
tournage, en voyage...
Malgré votre emploi du
temps bien rempli, trouvez-vous encore le temps de voyager ?
- Oui. C'est mon autre grande passion. Quand
j'ai des moments de répit entre deux tournages, j'en profite pour voyager. Je suis une vraie baroudeuse
et je pars toujours seule. Ainsi, j'ai pu découvrir des pays fabuleux, Java, le
Groenland... Ce sont des expériences extrêmement enrichissantes. Inutile
de dire que si un jour, on me propose d'aller tourner au bout du monde, je serais ravie...
Seriez-vous tentée par le
théâtre ?
- J'adore le théâtre. Après les Cours Simon, j'ai suivi
des stages et j'ai pu apprécier le plaisir de la scène. Je garde surtout
un excellent souvenir d' "Oscar", une pièce que j'ai eu la chance de jouer
en 2006 au Théâtre du
Gymnase aux côtés de Bernard Farcy, Chantal Ladessous et Davy
Sardou. C'était aussi une très belle aventure. Je suis une touche-à-tout. J'aime aussi
bien chanter, danser. J'adorerais participer à une
comédie musicale.
Si vous aviez un conseil à
donner à des jeunes qui veulent faire ce métier, que leur diriez vous ?
- Persévérer. C'est un métier plein d'embûches
qui exige une réelle passion. Il faut apprendre à tomber, à se relever et
à toujours croire en soi. Ne jamais lâcher.
Merci Odile et rendez-vous sur France 3 le 20 février 2018 dans
l'excellent téléfilm de Thierry Binisti, "Né
sous silence".
Propos recueillis par Maryline Richer
Interview du 31 janvier 2018 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)
PHOTO : PIERRE PLANCHENAULT / FTV
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